Bouddhisme : concepts-clefs

Parasamgate Dim 25 Aoû - 13:45

Il y a beaucoup à dire sur le Bouddhisme, sa littérature, ses techniques méditatives, son Histoire, ses philosophes, ses ramifications et sa culture, mais en faire le tour serait une très longue entreprise. Je vais me contenter ici de décrire ses concepts-clefs.

Samsara et Nirvana

Il s'agit des croyances les plus religieuses du Bouddhisme, qu'il partage avec les autres traditions indiennes. Le Samsara est l'infernal cycle des renaissances : après la mort, à nouveau la naissance et tous les malheurs qu'elle implique. Le moteur du Samsara est le Karma, l'action. C'est le poids de nos actes qui nous enchaînent au monde. Il s'agit d'une certaine forme de déterminisme moral. Notre condition présente est la conséquence "mécanique" (bien que surnaturelle) de nos actes passés.
La libération du cycle est ce que l'on peut nommer négativement Nirvana, c'est à dire "extinction", ou Bodhi, c'est à dire "éveil".

trois caractéristiques de l'existence

Toute chose peut être caractérisé par l'impermanence, l'impersonnalité et la souffrance, et chacune de ses trois caractéristiques peut être réduit à n'importe laquelle des deux autres.

Impermanence : Rien ne dure. Tout est fluctuant, changeant et est déjà disparu au moment ou l'on y pense.

Impersonnalité : Il n'y a personne. Pas d'âme. Rien n'est motivé par un "quelqu'un", tout événement survient mécaniquement de causes impersonnelles, karmique ou non.

Souffrance : Tout est souffrance. Qui peut prétendre avoir trouvé dans le monde un véritable bonheur immaculé, plein et durable ?

quatre nobles vérités

Il s'agit du cœur de l'enseignement de Bouddha, l'objet de son premier discours.

Vérité de la souffrance : on ne peut y échapper. Frustration, déception, échec, douleur, doute... Nous connaissons tous la souffrance et souhaitons tous y échapper.

Vérité de l'apparition de la souffrance : La souffrance est issue de la soif. Soif d'avoir, soif d'être, soif de ne pas être, c'est elle qui se terre derrière chacune de nos pensées et chacun de nos actes. Nous voulons des choses et croyons que nous échapperons à la souffrance en les obtenant, mais le désir reste toujours le même, il ne fait que tendre ailleurs, et la souffrance perdure. Parce que nous avons soif, nous avons de l'envie pour ce que nous n'avons pas, de l'aversion pour ce que nous avons, et dans tout le cas nous souffrons.

Vérité de la cessation de la souffrance : La souffrance peut prendre fin. Elle est conditionné et causé par la soif, pour se débarrasser d'elle, il suffit donc de vaincre la soif.

Vérité de la voie : La voie qui mène à la victoire sur la soif -et donc à l'extinction, Nirvana, de la souffrance- est la voie médiane de Bouddha, qui est un octuple sentier (voir ci-dessous).

Noble octuple sentier :

C'est par lui que l'on atteint l'éveil et c'est lui que tout bouddhiste doit s'efforcer de suivre. Il est composé de 8 perfections, chacune participant aux autres. Aucune ne doit être négligé.

vision parfaite : Ne pas se faire d'illusion sur le monde. Connaître les présents concepts-clefs du Bouddhisme est un très bon début.

émotion parfaite : La connaissance théorique n'est bien sur pas suffisante. L'engagement doit être profond et totale.

Parole parfaite : Toute parole doit être vrai, douce et utile.

Acte parfaite : S'abstenir de toute forme de violence, de vol et de mauvaise conduite sexuelle.

Vie parfaite : La manière de vivre, de gagner son pain doit elle aussi être irréprochable, l'idéal étant bien sûr la vie monastique.

Effort parfait : Pour s'améliorer, un simple souhait n'est pas suffisant... Atteindre l'éveil nécessite un très grand effort, ponctuel lors de la méditation, mais aussi permanent à chaque instant.

Pleine-conscience parfaite : Se rappeler du présent. Ne pas être distrait, rester pleinement conscient de chaque chose et travailler cette pleine-conscience par la méditation.

Samâdhi parfait : il s'agit de l'état contemplatif atteint par la méditation, un engagement totale de l'être propice à l'éveil.